Mission de l’IRAI en Catalogne | Jour 1
Daniel Turp, Président de l’IRAI et Geneviève Baril, Directrice générale, sont arrivés en sol catalan !
En mission pour 5 jours en Catalogne, Daniel Trup et Geneviève Baril échangeront notamment avec Gemma Calvet i Barrot, ancienne députée du Parlement catalan et auteure du récent essai intitulé Què ens està passant? (Que nous arrive-t-il?), Ferran Requejo, professeur au département de science politique de l’Universitat Pompeu Fabra ainsi que Lluís Pérez Lozano, directeur de la recherche Esquerra Republicana Catalunya (ERC) et Jordi Bacardit, chef de cabinet de la secrétaire générale d’ERC Marta Rovira.
Grâce aux bons offices du chercheur catalan Marc Sanjaume qui travaille à l’Institut d’Estudis de l’Autogovern (IEA) qui est rattaché au ministère de la Présidence de la Catalogne, les représentants de l’IRAI auront la chance de s’entretenir avec le directeur Carles Viver i Pi-Sunyer et le personnel de cet institut dont les travaux de recherche devraient inspirer ceux de l’IRAI. Une rencontre est également prévue, au siège du Centre Internacional Escarré per a les Minories Ètniques i les Nacions (CIEMEN), pour y retrouver Aureli Argemi, le fondateur et président émérite du CIEMEN ainsi que Toni Trobat, directeur des projets internationaux.
Des propos du président catalan Carlos Puidgemont recueillis par Romaric Godin et publiés dans le journal La Tribune du 23 octobre 2016 sous le titre « La Catalogne votera sur son indépendance » éclaireront les rencontres des prochains jours. À la question, « [v]ous avez présenté le 27 septembre dernier devant le parlement catalan une version “clarifiée” de votre feuille de route vers l’autodétermination de la Catalogne. Pouvez-vous en résumer les grandes étapes? », le président catalan a répondu :
La première étape consiste à faire voter des lois pour créer des « structures d’État », autrement dit les structures dont on aura besoin en cas d’indépendance. Il s’agit de trois lois, sur la sécurité sociale, sur les impôts et sur la transition juridique. Cette dernière loi est essentielle parce qu’elle donnera le cadre juridique pour donner une sécurité absolue au processus. Nous devons faire en sorte qu’il n’y ait aucun vide juridique. Il faut assurer la continuité des contrats, ce qui est très important pour les entreprises internationales, et déterminer la succession des traités internationaux signés par l’Espagne, il y en a plus de 3 000. Cette loi devra définir quelle partie de l’ordre constitutionnel espagnol sera encore valable. Cette loi sera sans doute approuvée par le parlement à la fin de la session parlementaire en juillet 2017 et elle me donnera la légalité pour convoquer un référendum en septembre 2017. Auparavant, nous allons continuer à élargir la base sociale de l’indépendantisme en montrant que si l’on veut un nouveau pays, ce n’est pas pour le drapeau ou le passeport, mais pour les gens. Nous devons parler de santé, d’éducation, de travaux, d’accueil des réfugiés, de changement climatique pour expliquer à quoi peut servir un nouveau pays. Et enfin, nous allons organiser un référendum. Selon deux scénarios : un où nous aurons un accord avec l’Espagne pour organiser la consultation, l’autre où nous n’aurons pas l’accord de l’Espagne, mais celui du parlement catalan. Nous ne cesserons jamais de tenter la voie de la négociation avec l’Espagne, mais s’il n’y a pas d’accord, alors nous voterons quand même.
Carles Puigdemont
Nous vous invitons à lire le journal de bord qui sera publié tout au long de la mission dans la présente section nouvelles, sur la page Facebook et via le compte Twitter de l’IRAI.