L’émergence de mouvements indépendantistes après l’élection de Donald Trump
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis d’Amérique le 8 novembre 2016 a suscité et continue de susciter des réactions multiples. L’une des réactions aura été l’émergence ou la réémergence de mouvements indépendantistes dans le pays de l’oncle Sam.
Ainsi, une initiative a été lancée par le groupe Yes California Campaign et l’option d’un Calexit pourrait être présentée aux électeurs et électrices de Californie lors d’un référendum en 2019. Je vous invite à prendre connaissance du livre bleu sur l’indépendance de la Californie (Yes California’s Calerait Bluebook) qui présente l’argumentation en faveur de l’indépendance de cet État américain qui serait, s’il accédait au statut d’État souverain, la sixième puissance économique du monde.
Le Texas National Movement (TNM), qui affirme être « the largest independence movement in the United States, the 2nd largest in the western hemisphere » et compter 335 558 adhérents et adhérentes, espère quant à lui faire de la question de l’indépendance du Texas l’objet d’un référendum en 2018. Vous pouvez lire ici les arguments formulés par le TNM au soutien de l’indépendance.
Au lendemain de l’élection présidentielle, une initiative a été prise en Oregon pour mettre à l’ordre à jour la question de l’indépendance de cet État dont la devise est « Alis volat propriis » (She flies with her own wings/Elle vole de ses propres ailes). L’adoption d’un Oregon Secession Act , dont vous pouvez consulter le texte en cliquant ici a été suggérée. L’article 1er de ce projet prévoit ce qui suit : « The Governor and Legislature shall actively pursue Oregon’s peaceful secession from the United States of America. They shall seek secession alone or in conjunction with other states and Canadian provinces that seek to form a new nation, including but not limited to California, Washington, Hawaii, Nevada, Alaska and British Columbia ».
Cette disposition semble d’ailleurs inscrire la démarche dans la perspective de la création de l’État souverain, indépendant et écologique de la Cascadie. Ce nouvel État serait formé par l’union de la Colombie-Britannique et des États de Washington et d’Oregon. Il est aussi question que des parties de l’Idaho et de la Californie soient intégrées en son sein.
Il est intéressant de noter que la question du droit à l’autodétermination, et en particulier à la sécession, a déjà été abordée en 1805 par la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique dans l’affaire Texas v. White. Dans son jugement, le Cour suprême statuait en ces termes : « When, therefore, Texas became one of the United States, she entered into an indissoluble relation. All the obligations of perpetual union, and all the guaranties of republican government in the Union, attached at once to the State. The act which consummated her admission into the Union was something more than a compact; it was the incorporation of a new member into the political body. And it was final. The union between Texas and the other States was as complete, as perpetual, and as indissoluble as the union between the original States. There was no place for reconsideration or revocation, except through revolution or through consent of the States ».
La question du droit de sécession a d’ailleurs fait l’objet, 205 ans plus tard, d’un commentaire du juge Antonin Scalia de la même Cour suprême. En réponse à une lettre, le juge décédé le 13 février 2016 dernier – et que le président-désigné Donald Trump semble avoir en haute estime – écrivait le 11 décembre 2010 : « If there was any constitutional issue resolved by the Civil War, it is that there is no right to secede. Hence, in the Pledge of Allegiance, “one Nation, indivisible.” ». Pour en savoir plus long sur cette correspondance et d’autres échanges sur la question du droit de sécession aux États-Unis d’Amérique, vous pouvez cliquer ici.
L’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales (IRAI) surveillera le développement des revendications d’indépendance chez nos voisins et voisines du Sud.